Holmen : les produits du bois en difficulté face à la crise de la construction

La baisse de la demande en construction impacte sévèrement les produits du bois. Le groupe suédois Holmen en ressent les effets, avec une division bois déficitaire malgré des résultats stables dans le carton et la foresterie. En toile de fond : des prix de vente en recul, des coûts de matières premières élevés et une activité bâtiment toujours morose en Europe. Cette situation reflète une tendance plus large qui pèse sur l’ensemble du secteur bois.

Une demande en construction toujours en berne

Le troisième trimestre 2025 confirme la fragilité du marché européen de la construction. En Suède, Allemagne et Finlande, les mises en chantier demeurent faibles, freinées par des taux d’intérêt élevés. Cette conjoncture pèse directement sur la demande de bois de charpente, de sciage et d’ingénierie.

Chez Holmen, cette faiblesse du secteur se traduit par une perte d’exploitation de 91 millions de SEK pour la division Produits du Bois. La baisse des prix de vente (–5 à –10 %) combinée à des dépréciations de stocks et à des coûts de grumes élevés, en particulier dans le sud de la Suède, a fortement réduit la rentabilité.

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Un déséquilibre entre prix du bois et coût des matières premières

Les scieries européennes, particulièrement dans le nord, doivent composer avec un double choc : une baisse des prix des produits finis et une rigidité des coûts des grumes. Les entreprises intégrées comme Holmen ou SCA, propriétaires de forêts, s’en sortent mieux. Elles sécurisent leur approvisionnement et amortissent les effets de la volatilité du marché.

En revanche, les scieries indépendantes subissent de plein fouet la pression sur les marges. La surcapacité et les stocks élevés limitent les perspectives de reprise, tandis que la production reste ralentie dans les régions où les coûts sont les plus importants.

Exportations atones et marges sous pression

Les marchés d’exportation n’apportent qu’un soutien limité. Les volumes expédiés vers le Royaume-Uni, l’Allemagne ou les Pays-Bas restent modérés. Quant aux marchés émergents comme l’Afrique du Nord, ils ne parviennent pas à absorber les excédents européens.

Si la baisse des prix de l’énergie soulage partiellement les coûts industriels (séchage, transformation), elle pénalise aussi les divisions énergies renouvelables, comme chez Holmen, où la rentabilité reste sous pression dans le nord de la Suède.

Une reprise dépendante des taux d’intérêt

Le groupe Holmen conserve une situation financière solide, avec peu d’endettement et une capacité d’investissement préservée. Cependant, aucune amélioration notable n’est attendue avant une reprise de la demande de logements. Celle-ci dépendra largement d’un assouplissement monétaire en Europe et d’une baisse des prix des grumes.

À court terme, les experts anticipent un marché du bois difficile jusqu’au printemps 2026. Les acteurs devront s’adapter à une demande modérée, à des coûts disparates selon les régions, et à une rentabilité toujours fragile.

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