Après plusieurs années de repli, l’industrie européenne du bois résineux entrevoit une éclaircie en 2026. Lors de la 73e Conférence internationale sur les bois résineux (ISC), les professionnels ont exprimé un optimisme prudent, porté par la reprise progressive de la construction et la demande structurelle en logements. Malgré les incertitudes géopolitiques et les tensions sur l’approvisionnement, le secteur anticipe une stabilisation de la production et une meilleure orientation des marchés mondiaux.
Un point bas atteint : vers une stabilisation du marché
Organisée à Oslo, la 73e édition de l’ISC a réuni plus de 260 acteurs clés du secteur. Les producteurs et négociants présents ont constaté une baisse de 10 % de la production en 2022-2023, en réponse à la chute de la demande. Cependant, les perspectives 2024-2025 montrent une stabilisation, et les premières projections pour 2026 confirment cette tendance.
Selon Tommi Sneck (EOS) et Morten Bergsten (ETTF), une reprise modérée de la construction et un contexte macroéconomique plus favorable (baisse de l’inflation, besoin en logements) pourraient créer les conditions d’un redémarrage.
Exportations sous tension et évolutions géopolitiques
Le commerce mondial du bois résineux reste marqué par une forte instabilité. Les droits de douane imposés par les États-Unis compliquent l’accès au marché, mais les producteurs européens bénéficient d’un avantage relatif par rapport au Canada, lourdement taxé.
Côté marchés :
-
Le Royaume-Uni reste stable, avec un potentiel de reprise en 2026.
-
La Chine demeure dominée par les importations russes, avec peu de signes de reprise avant 2027.
-
Le Japon souffre d’un yen faible et d’un marché du logement en baisse, malgré des politiques en faveur du bois non résidentiel.
-
La région MENA offre une demande stable, notamment pour le pin nordique de qualité standard.
Approvisionnement, essences et cadre réglementaire
L’approvisionnement en grumes reste une source d’inquiétude à long terme. Les analyses d’AFRY Management indiquent un risque de stagnation, voire de recul des volumes disponibles en Europe. Face à cette situation, l’industrie est incitée à diversifier ses approvisionnements, à valoriser le pin et à adapter les process aux billes de petit diamètre.
Autre sujet majeur : le Règlement de l’UE sur la déforestation (RDUE). Les acteurs dénoncent son manque de clarté juridique et appellent à une simplification pour éviter de freiner l’ensemble de la filière bois. La demande d’un cadre proportionné et applicable à tous les maillons de la chaîne est désormais partagée.
Rendez-vous en 2026 pour un nouveau point d’étape
L’ISC 2025 se clôt sur une note d’espoir, mais sans euphorie. La prochaine édition, prévue à Dublin en octobre 2026, sera l’occasion d’évaluer si le rebond tant attendu se concrétise. D’ici là, la filière bois résineux devra continuer de s’adapter, innover et défendre sa compétitivité dans un contexte réglementaire et commercial toujours complexe.