Les contrats à terme sur le bois d’œuvre ont chuté en dessous de 580 $ par millier de pieds-planche, en baisse par rapport au sommet de 685 $ atteint le 24 mars, soit un recul marqué en quelques semaines. Cette baisse reflète les inquiétudes croissantes autour du marché immobilier nord-américain, dans un contexte de tensions commerciales de plus en plus intenses.
Un retournement de tendance brutal lié aux tensions douanières
Cette chute rapide annule les gains récents, largement alimentés par les anticipations de nouvelles taxes à l’importation. En effet, la mise en place d’une taxe de 10 % sur le bois d’œuvre importé, décidée par le président Donald Trump, suscite des craintes accrues concernant un ralentissement économique général.
Selon les analystes, ces droits de douane renforcent la pression sur un marché déjà fragile. Les constructeurs immobiliers, confrontés à une flambée des coûts des matériaux, doivent revoir leurs prévisions à la baisse.
👉 Lire aussi : Bois canadien : impact des tensions tarifaires sur les prix
Un impact direct sur le coût de la construction de maisons
Les nouvelles mesures pourraient faire grimper le coût de construction d’une maison moyenne de 6 400 $, aggravant davantage le problème de l’accessibilité au logement. Dans un marché déjà sous tension, cela pourrait freiner l’activité des promoteurs et retarder de nombreux projets.
Ce surcoût touche aussi bien les matériaux importés que ceux produits localement, en raison des effets en cascade sur la chaîne d’approvisionnement.
La construction en recul au Canada et aux États-Unis
Le secteur de la construction affiche un net ralentissement des deux côtés de la frontière. Les professionnels du bâtiment doivent composer avec une baisse de la demande de logements neufs et de projets de rénovation, tandis que l’offre de bois continue de croître. Ce déséquilibre entraîne une baisse des prix sur les marchés à terme et un climat d’incertitude pour les producteurs.
Les marchés des matières premières s’ajustent en conséquence, reflétant une demande plus faible, mais aussi une surcapacité temporaire d’approvisionnement.
La baisse des contrats à terme sur le bois d’œuvre marque un tournant pour le secteur. Entre tensions douanières, ralentissement immobilier et hausse des coûts, le marché nord-américain du bois fait face à une période d’instabilité. Les prochains mois seront déterminants pour observer l’évolution de la demande et l’impact des politiques commerciales sur l’ensemble de la filière bois.