Recul généralisé des importations de grumes chinoises
Au premier trimestre 2025, les importations de grumes par la Chine ont enregistré un recul significatif, atteignant 8,07 millions de mètres cubes pour une valeur de 1,352 milliard de dollars américains. Ce volume représente une baisse de 9 % en comparaison avec la même période en 2024, tandis que la valeur a diminué de 10 %. Le prix moyen à l’importation (CIF) s’est établi à 168 dollars par mètre cube, soit un repli de 1,3 %. Cette tendance traduit un affaiblissement de la demande intérieure chinoise en bois brut, dans un contexte économique marqué par le ralentissement du secteur immobilier.
Cette baisse reflète un ralentissement de la demande intérieure, notamment lié à la crise persistante du secteur immobilier chinois, pilier traditionnel de la consommation de bois d’œuvre.
Les résineux et feuillus également en recul
Les importations de grumes de résineux, qui représentent 72 % du total, ont chuté de 7 %, avec un prix moyen en baisse de 5 %, à 127 dollars par mètre cube. Du côté des grumes de feuillus, la baisse est plus marquée : -14 % en volume. Toutefois, leur prix moyen a augmenté de 6 % pour atteindre 271 dollars. Les grumes tropicales subissent la plus forte baisse, avec -19 % en volume et -23 % en valeur.
Un virage stratégique de la Chine
Plusieurs facteurs expliquent cette dynamique. En plus de la crise immobilière, les autorités chinoises encouragent l’utilisation de matériaux alternatifs, notamment le bambou, dans une optique de durabilité et de réduction de l’empreinte carbone. Ce programme baptisé « bambou plutôt que bois » vise à réduire la dépendance aux grumes importées.
Par ailleurs, la Chine a mis fin à ses importations de grumes en provenance des États-Unis en avril 2025, dans un contexte de tensions fiscales et commerciales accrues.
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Les grands fournisseurs réajustent leur stratégie
La Nouvelle-Zélande reste le principal fournisseur de grumes à la Chine, avec 4,2 millions de mètres cubes exportés (-2 %), représentant 52 % du total des volumes importés. Le prix moyen de ces grumes a chuté de 5 %, à 129 dollars par mètre cube. Les importations de pin radiata en provenance de Nouvelle-Zélande ont reculé de 3 %, tandis que celles de sapin de Douglas ont progressé de 11 %.
D’autres pays fournisseurs voient leurs volumes fortement diminuer : la Russie (-19 %), l’Allemagne (-46 %), les Îles Salomon (-28 %). À l’inverse, la Lettonie (+44 %) et le Japon (+25 %) enregistrent une progression, traduisant une recomposition partielle des flux.
Quel impact pour le Maroc ?
Bien que le Maroc ne soit pas un fournisseur majeur de grumes à la Chine, cette baisse généralisée des importations chinoises pourrait indirectement impacter le marché marocain. En effet, la réduction de la demande chinoise pourrait entraîner une redistribution de l’offre mondiale, augmentant la pression concurrentielle sur d’autres marchés importateurs comme le Maroc.
De plus, la baisse des prix à l’importation, notamment sur les grumes de résineux, pourrait influer sur les niveaux tarifaires au Maroc, notamment pour les distributeurs et transformateurs locaux qui dépendent des marchés internationaux pour leur approvisionnement. Enfin, la stratégie chinoise de remplacement du bois par le bambou relance les débats autour de la diversification des matériaux biosourcés, une piste également pertinente pour le secteur marocain de la construction durable.
Perspectives
La Chine entre dans une phase de restructuration de sa chaîne d’approvisionnement en bois. À l’avenir, la diversification des origines, l’optimisation logistique (notamment via les voies ferroviaires Chine-Europe) et l’adoption de matériaux alternatifs comme le bambou devraient profondément transformer le commerce mondial du bois. Le Maroc, en tant que pays importateur, devra rester attentif aux évolutions des flux et aux nouveaux équilibres du marché.
Source : douanes Chinoise
